Un ami a posté la vidéo suivante, en luxembourgeois et en français, avec l’essentiel du message en français :
http://www.youtube.com/watch?v=7KvnR_to3D4&eurl=http%3A%2F%2Fwww%2Efacebook%2Ecom%2Fhome%2Ephp&feature=player_embedded#t=40
C’est un intéressant tour de la question du secret bancaire en effet, car Astrid Lulling semble abandonner la langue de bois qui handicape tant de politiciens qui pensent qu’ils ont un secret bancaire à défendre. Elle semble le penser aussi, mais la députée européenne ouvre les esprits et montre l’urgence de savoir et de définir enfin ce que c’est ce qu’il faut défendre et comment.
A mon avis il y a dans son message 2 sages conclusions, 2 erreurs qui ne manqueront pas d’être relevées par ceux d’en face et 2 omissions.
Les 2 sages conclusions sont les éléments innovateurs dans le discours politique luxembourgeois
1. Il ne peut y avoir de tabou dans les discussions. Bien ! Cela veut dire hélas, à Bruxelles seulement. A Washington il n’y aura pas de discussion. Ce qui viendra de Washington sera in diktat.
2. Le débat sera plus politique que technique. Bien aussi ! Et il faut savoir que c’est rare que le plus petit gagne. Le dernier était David.
Les 2 erreurs qui sont des coups de poing dans le vide
1. A moins d’être incompétent, tout le monde est d’accord que le secret bancaire n’a pas causé la crise. Personne de sérieux n’utilisera cet argument. Il faut donc se garder de dépenser trop d’énergies sur cela. On n’entend cet argument d’ailleurs plus que du côté luxembourgeois. Comme si c’était une création et une astuce luxembourgeoise pour divertir les discussions. Ou pire : quelqu’un aurait mal compris ? Cela me rappelle « atmosphère, atmosphère, ai-je l’air d’une atmosphère ! »
2. L’échange automatique ne fonctionnerait pas ? Hélas si, au même titre qu’aujourd’hui tous les rapports obligatoires que les institutions financières doivent faire fonctionnent (comme les STR pour suspicion, les transferts de fonds d’un certain montant) Ce sera même plus facile techniquement de traiter tous les clients de la même façon que d’appliquer des critères sélectifs. La seule question à décider est le routing de ces informations.
Par contre le Luxembourg pourrait plus efficacement invoquer des problèmes de protection des données pour opposer l’échange automatique d’informations personnelles d’institutions privées vers des administrations étrangères.
Les 2 omissions ou la politique de l'autruche
1. Le secret bancaire est surtout attaqué parce qu’il est l’outil de l’évasion fiscale et d’autres crimes financiers. C’est une omission capitale. Le secret bancaire ne survivra pas.
Le discours luxembourgeois a très difficile de s’en accommoder. Il faudra sans doute un peu plus de temps pour le deuil. Pourquoi ne pas invoquer plutôt la protection des données ?
2. Dans le même souffle que Bruxelles, il faut ajouter surtout Washington quand on parle des problèmes à venir. A Bruxelles, le Luxembourg est assis à la table de négociation, à Washington sur le banc des accusés.
Avertissement : la météo pour la place financière
L’autre discussion, qui n’est pas encore sur les écrans radar, est escamotée par le Luxembourg et bien d’autres pour le moment. Il s’agit de la discussion émergente sur les paradis judiciaires et réglementaires.
La règle générale ? Sera considéré paradis judiciaire et réglementaire toute juridiction qui applique des standards en matière financière qui sont inferieurs à ceux des Etats-Unis. Les entreprises et particuliers qui seront en relation avec ces paradis subiront quelque chose de mauvais. Barney Frank mijote encore les conséquences qu’il voudrait réserver à ceux-là.
Tout cela, en détail sur http://feierwon.blogspot.com bien sûr.
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